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Lettre ouverte de Slow Food Lanaudière
Les pesticides, l’agriculture industrielle et notre alimentation
Slow Food Lanaudière enjoint Monsieur Pierre Paradis, ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation, à revoir l’ensemble des lois et règlements régissant l’agriculture au Québec pour aider et favoriser les producteurs artisans.
Un reportage de Radio Canada en date du 21 octobre dernier nous apprenait ce que nous redoutions déjà; notre gouvernement provincial a perdu le contrôle de l’utilisation des pesticides sur son territoire tant en quantité qu’en qualité. Le ministre de l’agriculture, Pierre Paradis, avouait dans une entrevue avec Paul Arcand le 22 octobre : « Monsanto est plus puissant que le gouvernement du Québec ».
Il n’est pas très réjouissant de constater l’impuissance de notre gouvernement à veiller sur la santé des citoyens. Ces pesticides dont certains sont bannis, entre autre dans plusieurs pays européens, se retrouvent dans les aliments offerts par les supermarchés et donc dans nos assiettes et sont la cause de nombreux problèmes de santé.
Le ministre Paradis nous conseille d’être vigilant et de revendiquer le droit de savoir comment sont produits les aliments que nous achetons. Nous sommes tout à fait d’accord avec lui et nous l’encourageons fortement à revoir les règles de l’étiquetage des aliments afin que les consommateurs soient informés de la présence de pesticides ou d’OGM. Nous avons le droit de savoir.
Cependant il faut aller plus loin; en effet , il faut aussi qu’une plus grande quantité de produits bios, sans pesticides et sans OGM soit offerts sur les tablettes des épiciers. Ces produits ne proviendront pas de l’agriculture industrialisée. L’agricultrice qui témoigne dans le reportage de Radio Canada dit bien « L'industrie te pousse toujours à être plus performant, à sortir le plus de rendement, à avoir les champs les plus propres possible». La loi de la grande industrie est de produire toujours plus, de baisser les prix et vendre plus pour faire plus de profit. Ces industriels ne tiennent évidemment pas compte dans l’établissement de leur prix de revient de l’augmentation des coûts de la santé due à la croissance des cas de cancers et de maladies chroniques causés par l’usage incontrôlé des pesticides et des additifs alimentaires. Et maintenant, l’Organisation mondiale de la Santé décrète que les viandes rouges et les charcuteries sont nocives pour la santé…
Puisque nous ne pouvons pas compter sur la grande industrie alimentaire pour nous approvisionner en produits sans danger pour notre santé il nous faut nous retourner vers les producteurs artisans qui accordent plus d’importance à la qualité qu’à la quantité.
Le consommateur aura ainsi accès à des aliments sains: Bon au goût, Propre car l’artisan à tout avantage à protéger la pérennité de son moyen de subsistance et à garder sa clientèle avec qui il est directement en contact et Juste parce que l’artisan recevra une rémunération équitable tout en offrant un produit à prix avantageux, ceci grâce à la disparition de nombreux intermédiaires.
Et attention! Selon Boucar Diouf (la Presse, 31 octobre 2015, A25) «Si la tendance se maintient, l’industrie alimentaire (telle que nous la subissons actuellement) risque de vivre, dans le futur, des recours collectifs de l’ampleur de ceux qui frappent aujourd’hui l’industrie du tabac».
Geneviève Longère, coresponsable de Slow Food Lanaudière